vendredi 20 janvier 2012

Les magdaléniens, cartographes de talent


Les magdaléniens, cartographes de talent par Rosa M. Tristan.

Au terme d’un patient travail d’interprétation, des préhistoriens espagnols ont décrypté les gravures figurant sur une pierre trouvée en Navarre : il s’agit d’une carte.

Il y a 13 660 ans, des chasseurs ­no­mades qui vivaient probablement sur l’actuel territoire français et qui franchissaient régulièrement les Pyrénées en quête de proies furent les auteurs de ce qui est présenté aujourd’hui comme le premier tracé cartographique découvert en Europe de l’Ouest.

En plein magdalénien [dernière époque du paléolithique supérieur], ces hommes s’abritaient dans la grotte d’Abauntz, en Navarre : c’est là que l’un d’entre eux entreprit de graver sur un morceau de marne (pierre dure à l’intérieur, mais molle à l’extérieur) le panorama qui se déployait devant lui au-dehors, indiquant les montagnes, les rivières, les gués et ponts permettant de traverser les cours d’eau, les zones inondables et celles où se trouvaient le plus souvent les animaux qu’ils chassaient.

La découverte et le déchiffrement de ce trésor cartographique, annoncés dans la revue Journal of Human Evolution, sont le fruit de la détermination de l’équipe de la paléontologue Pilar Utrilla, de l’université de Saragosse. Les scientifiques ont trouvé avec cette carte deux autres objets d’une grande valeur : une lampe à huile en pierre taillée, sur laquelle sont également gravées des scènes de chasse, et une autre pierre représentant la tête d’un cheval, qui n’a pas encore été rendue publique. “Il s’agissait certainement de nomades qui venaient chasser dans la vallée de l’Ebre et ont fait un croquis de tout ce qui pouvait avoir un intérêt pour leurs visites suivantes – ou pour ceux qui viendraient après eux. Une sorte de carte au trésor où ils signalaient les repères clés à ceux que cela pouvait intéresser”, explique la paléontologue aragonaise.

La surface de la pierre ressemblait à du charabia

Le décodage des dessins a pris beaucoup de temps. Les pierres, raconte Pilar Utrilla, ont été découvertes dans la grotte en 1993, au cours de fouilles sur lesquelles elle travaillait depuis près de vingt ans. Elles se trouvaient dans une strate que l’on a pu dater (grâce à un échantillon de carbone) de la dernière période du magdalénien, soit environ 1 500 ans après la réalisation des peintures des grottes d’Altamira. Au départ, c’est la perspective figurant sur les deux pierres qui a attiré ­l’attention : les dessins d’animaux au premier plan étaient plus nets, ceux du fond plus schématiques.

Le bloc n° 1 (la carte) se trouvait près d’un ancien foyer, non loin duquel on a trouvé plusieurs burins en pierre ayant servi à la gravure, ce qui a permis de déduire que les dessins avaient été réalisés sur place. Mais la surface de la pierre ressemblait à un charabia qu’on n’a longtemps pas su interpréter. Mais, un jour, par hasard, alors qu’elle observait la photo d’une partie de la pierre, Pilar Utrilla s’est rendu compte que l’une des figures ressemblait au profil du Monte San Gregorio, situé précisément en face de la grotte. Retournant sur place, les chercheurs crièrent eurêka : sur la pierre étaient gravés le fleuve et ses affluents, la plaine inondable, les cerfs qui se trouvaient – comme de juste – sur les terrains plats, les chèvres dans les montagnes, et les chemins représentés par des points de suspension. On peut voir, près des têtes des biches, des demi-cercles qui pourraient bien représenter le brame des mâles entendant leurs femelles ou flairant un danger, et que l’on observe sur d’autres objets retrouvés en Cantabrie. Des cercles plus profonds marquent les lieux où l’eau était présente ou bien où trouver des silex. On voit même une silhouette humaine stylisée, qui fut le dernier dessin réalisé.

De fait, le travail a consisté notamment à déterminer la chronologie des superpositions des différentes “couches” de dessins, afin d’en comprendre le processus d’élaboration. “En Europe de l’Est, on a trouvé des morceaux d’os sur lesquels semblent être représentés des paysages : sur l’un d’eux, découvert en Moravie (République tchèque), on peut voir un fleuve et ses méandres. Mais, en Europe de l’Ouest, ce n’est que dans de très rares cas que l’hypothèse des paysages est plausible et elle fait l’objet de débats, comme dans le cas du bâton trouvé dans la grotte d’El Pendo, en Cantabrie, explique Pilar Utrilla. Notre découverte est incontestablement l’exemple le plus net d’une volonté de tracer une carte qui aide à s’orienter d’autres chasseurs, qui, comme ses auteurs, allaient chercher des peaux jusque dans cette région.” Ce sont les talents de cartographes de nos ancêtres que vient de révéler l’équipe de la paléontologue.

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Suite, illustrations et source : Courrier International

jeudi 12 janvier 2012

PETIT PRÉCIS D'HISTOIRE DU BÉARN EN 12 LEÇONS


PETIT PRÉCIS D'HISTOIRE DU BÉARN EN 12 LEÇONS

Adapté aux Programmes officiels d'histoire nationale, à l'usage des écoles primaires.

1903

Par J. Eyt

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Source : Gallica

samedi 7 janvier 2012

L'Histoire du Béarn... en 9 pages !

 L' histoire du Béarn... en 9 pages !


(extrait du livre de JB. Laborde)

" Le Béarn aux époques préhistoriques

Les plus anciennes traces de peuplement humain se manifestent dans les Pyrénées à la
fin de l'époque de la pierre taillée, à l'âge qu'on appelle du renne. Après la dernière
extension glaciaire, le climat restait froid et l'homme était obligé de chercher un abri dans les grottes, très nombreuses le long de la bordure calcaire des Pyrénées. Les hommes de ces cavernes étaient des chasseurs de rennes qui abondaient alors dans nos forêts et des pêcheurs. C’étaient aussi des sculpteurs, véritables ,artistes, qui burinaient, avec des pointes de silex, sur des fragments d'os ou sur des bois de renne, des figures d'animaux, des poissons, des plantes, des ornements divers. Les grottes des Espalungues, près de Lourdes, d'Espélugue, à Izeste, de St-Michel, à Arudy, ont fourni des spécimens remarquables de cet art dit magdalénien. " Source

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